Coups de cœur

Encore et toujours Natalia Ginzburg, une pensée pragmatique, ouverte qui nous raconte les années 70 en Italie et fait écho à aujourd'hui. Après Les petites vertus et Ne me demande jamais, ce troisième titre n'avait jamais été édité en France. 

Ce que j'aime par dessus tout chez Maria Pouchet, c'est cette écriture acérée et vive, tendue et drôle parfois pour dire ce qui  touche au plus profond. Elle raconte la fin d'un couple, la solitude d'une femme qui est partie, la peur viscérale de ne pas savoir vivre, la honte de ne pas être à la hauteur pour son enfant, les remèdes chimiques, puis d'autres, avec en arrière-plan les forêts des Vosges de son enfance qui ne cessent de la hanter. 

Un petit passage:

J'ai rien à me mettre.

Ma fille avait parlé ce latin, un matin de juillet. Elle aurait pu dire, frontale, je veux une belle robe, ou indirecte, comment va-t-on s'habiller pour la cérémonie mais elle avait dit l'euphémisme rageur de bonne femme d'avant 1963. J'ai failli l'engueuler, atteinte. Je n'avais jamais prononcer devant elle ces phrases de larbine, je fais très attention, le péril n'est pas encore lointain. 

Une belle histoire d’amour entre un jeune étudiant en littérature et une femme plus âgée qui le subjugue. Julien Sorel et Madame de Rénal à la façon de Aki Shimazaki.

Elisabeth est une survivante de la Shoah,  a grandi sans mère,  changé d'identité, s'est mariée trois fois. Quand sa petite fille française la rejoint en Australie où elle vit, celle-ci ne se doute pas que sa grand-mère veut l'embarquer dans un projet de vengeance contre un ancien nazi qu'elle a elle-même démasqué. Ce roman tient à la fois de la comédie et du thriller, de la fable et de l'Histoire! Et pose la question de la justice et de la réparation. 

Lors de sa leçon inaugurale au collège de France, Wajdi Mouawad remonte aux sources de ce qui a provoqué en lui le désir d'écrire et analyse la force de la tragédie. Magistral!

Un roman de politique-fiction qui se joue de la mégalomanie des puissants de ce monde. 

Minesota, années 1970. Rosalie Iron Wing grandit dans les bois avec son père qui lui enseigne les secrets des plantes et des étoiles issus de leurs origines dakhota. Mais un jour, il ne rentre pas à la maison, Rosalie est confiée à une famille d'accueil blanche. 

Camille, devenue parisienne rentre sur ses terres natales en Isère et va croiser la route de Jess, son amie d'adolescence, devenue conductrice de bus, et qui n'a jamais quitté Valfroid. Un portrait d'une génération dans les campagnes d'aujourd'hui. A découvrir dès le mois d'août!

Lire avec délectation ces nouvelles de jeunesse de Tchekhov dans lesquelles on retrouve en germe ses principaux thèmes.

Un peu en avance sur la rentrée, le roman de Jakuta Alikavazovic est un retour sur la vie de la mère de l'autrice, poète, exilée en France, jouant les grandes bourgeoises, alors que sans le sou et s'effaçant progressivement malgré des dons, un don qu'elle a peut-être transmis à sa fille. Un roman qui trouve sa force dans l'écriture qui constitue un moyen, le seul, de restituer la complexité d'un personnage.

Une série de portraits attachants permettant de découvrir la vie quotidienne dans un quartier de Séoul avec ses moments de bonheur et aussi ses grands moments de solitude et d'interrogation sur la place de chacun dans la société coréenne. 

La petite bonne est chargée par Madame de veiller sur son mari infirme, gueule cassée de la guerre, pendant son absence. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.